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Mystère ?




Mystère ?


Alors que pour l’ancienne présidente de la FED, les niveaux faibles d’inflation était un ‘mystère’ en considération de la croissance économique, il semblerait que désormais cette situation parfaite pour le marché (croissance économique sans inflation) rencontre quelques écueils. C’est d’ailleurs la raison principale mise en avant pour justifier, après coup, la baisse du marché d’octobre. Mais pourtant, les mesures d’inflation sont loin d’être affolantes. Encore moins en considération d’un marché de l’emploi exceptionnel et des mesures de ‘relance’ de l’administration Trump (la réforme fiscale étant la plus emblématique). Si la productivité américaine peut expliquer en partie que les hausses salariales (3.1% sur 1 an) ne se répercutent pas sur les prix, il est plutôt intéressant de constater que finalement l’équilibre entre offre et demande ne se fait (plus ?) par une hausse des prix. La numérisation de l’économie est souvent mise en avant, de même que la mondialisation du marché de travail, de sorte que finalement nous assisterions à une modification structurelle des relations économiques. Le durcissement des conditions financières, redouté par l’ensemble de la communauté financière (consécutif aux hausses des taux de la FED et l’arrêt du programme de la BCE) ne sera-t-il pas, en bout de ligne un nouveau ‘mystère’. A savoir que le marché réagira beaucoup moins que par le passé dans une configuration similaire? Pourtant dans le même temps le ‘momentum’ macroéconomique européen continue de se dégrader et les questions sur la maturité du cycle américain se généralisent. De plus la dépendance des pays émergents à la FED est grande. Et cette dernière semble inflexible (compte rendu de la dernière réunion) quant à son rythme de hausse des taux. Finalement que ce soit le différentiel des taux (et son ‘anormalité’ continue), l’inflation (consommation et salaire constituant un ‘mystère’) ou encore la relation entre les PMI et le 10 ans, l’impression qui se dégage (dans le sentiment mais aussi dans les commentaires des stratèges de marché et autres économistes ou analystes) est que les relations traditionnelles ne sont plus d’actualité. Si le constat est tout à fait vrai, la question est de savoir si cette situation est pérenne ou si un ajustement se produira. Et si le ‘court-termisme’ du marché était une raison expliquant ce décalage? Trop occupé d’aller d’un thème à l’autre, de plus en plus rapidement, nous passerions à côté des changements profonds de l’environnement économique et sous estimerions ses conséquences? Les exagérations de marché de ces dernières semaines tant à la hausse qu’à la baisse, en est une bonne illustration. Depuis que le stress italien s’est installé, le cout de la dette italienne a augmenté de 1.5 milliards selon la banque d’Italie. Les sanctions que le pays pourrait se voir infligées par les règlements européens sont de l’ordre de 3.4 milliards (0.2% de son PIB). Cependant, si, à priori, Bruxelles enclenche le 21 novembre sa procédure contre l’Italie, Rome aura le temps avec elle. Entre les délais, les procédures et surtout les élections européennes du mois de mai (qui déboucheront donc sur une nouvelle commission) la préoccupation principale du ministre Giovanni Tria sera de rassurer les marchés, et uniquement les marchés.


Olivier Armangau


 


Les thèmes de la semaine


Marchés européens

Légère baisse des marchés européens au cours de cette semaine dans un climat morose au sein de la zone. Entre le Brexit, le budget italien et les tensions commerciales, l’Europe ne continue pas sa reprise de début novembre et retombe au même stade qu’au début du mois. L’Eurostoxx perd 1.26% pour la période et l’indicateur de volatilité, le VStoxx, augmente de 12.36%.

Italie

L'Italie reste sur sa position et rejette la demande de la commission européenne de soumettre un budget révisé. Cette situation marque le début officiel d'un potentiel long bras de fer entre Rome et Bruxelles. La commission donnera son avis officiel sur l'ensemble des budgets européens mercredi prochain, date à laquelle elle pourrait annoncer qu'elle entame sa procédure de sanction face au non-respect des exigences budgétaires.

L'Europe est donc dans l'attente des sanctions qui seront imposées à l'Italie. Celles-ci pourront prendre un certain temps avant d'être mises en place. Les acteurs économiques européens espèrent néanmoins une évolution de la situation avec la mise en place de discussions et des concessions qui permettraient de résoudre ce conflit calmement.

Le FMI a également augmenté la pression sur l'Italie en donnant son avis hier sur les prévisions de croissance de l'Italie qu'il juge trop optimiste. Aboutissant ainsi à un déficit budgétaire plus élevé que prévu par Rome, atteignant 2.7%, 2.8% et 2.9% à l'horizon de 2019, 2020 et 2021 respectivement. Contre 2.4%, 2.1% et 1.8% prévu par le gouvernement.

Enfin, les taux italiens n'atteignent pas de hauts historiques risqués, mais reprennent de la hauteur cette semaine dans ce contexte de tensions.

Brexit

Le Royaume-Uni a enfin accepté la proposition d'accord de l'UE sur le Brexit. Cette nouvelle apprise hier reste cependant vague, car nous ne connaissons pas encore les détails du texte dont peu d'informations ont été dévoilés jusqu'à présent.

Cette information n'a cependant pas rassuré les marchés anglais et européens car l'accord entre Bruxelles et Londres n'est pas encore signé. Theresa May doit toujours faire passer le texte auprès de son gouvernement. Situation qui s'avère compliqué dans le contexte de division actuel au sein du gouvernement et du pays. La première ministre doit faire face à l'opposition de certains de ses propres députés et alliés politique ainsi qu'aux autres partis.

Il reste encore de multiples scénarios à l'issue de cette journée au cours de laquelle Mme May a réunis ses ministres. Dans le cas d'un accord accepté ceci serait une bonne nouvelle pour tout le monde. Mais un accord rejeté pourrait voir le Royaume-Uni se diviser davantage et aucune certitude que la première ministre reste au pouvoir si elle perd le vote de cet accord. La situation interminable du Brexit ne ferait que continuer.


Guerre commerciale

Les investisseurs sont toujours dans l'attente de la résolution du conflit sino-américain lors du prochain G20 à Buenos Aires le 30 novembre et 1er décembre prochain. Ceci étant dit, il est peu probable que Xi Jinping et Donald Trump arrivent à un accord directement, mais cela pourrait amener à une levée des mesures et/ou à une reprise de négociations intensives.

Au cours de ce sommet de fin novembre devrait également être signé l'ALÉNA 2.0, appelé AÉUMC (Accord États-Unis-Mexique-Canada). Cependant, avec la récente évolution du gouvernement américain, les démocrates souhaitent que certains détails de l’accord soient à revoir avant la signature de ce dernier. Ceci marque les premières conséquences des élections de mi-mandat et augmente les tensions commerciales.

Enfin, suite à une visite écourtée en France à l'occasion de la cérémonie de l'armistice le président Trump, vexé de quelques propos du président Macron, s'en est attaqué au vin français qui est moins taxé sur l'importation aux États-Unis que l’inverse. Ces quelques mots dans un tweet pourraient prendre une plus grande ampleur si l'administration Trump décidait de réviser tous les produits importés et exportés avec l'Europe.



Aymeric Graindorge




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Ce rapport est publié par La Financière Constance Inc. (LFC) le 14 novembre 2018 et s'adresse principalement aux investisseurs institutionnels. Il est fourni à titre de source générale d'information et ne doit pas être considéré comme un conseil en placement, une prévision ou une recherche, et ne constitue pas une recommandation, une offre ou une sollicitation d'achat ou de vente de titres dans un territoire quelconque ou d'adoption d'une stratégie de placement. L'information contenue dans ce rapport provient de sources jugées fiables ; cependant, l'exactitude et/ou l'exhaustivité de l'information n'est pas garantie par LFC, et LFC n'assume aucune responsabilité ou obligation de quelque nature que ce soit. Toutes les opinions exprimées sont sujettes à changement sans préavis. Les stratégies et véhicules d'investissement de LFC peuvent actuellement détenir des positions longues et/ou courtes sur les titres et dérivés mentionnés dans ce rapport. Le rendement passé n'est pas indicatif du rendement futur. Le présent rapport peut contenir des "informations prospectives" qui ne sont pas de nature purement historique. Les énoncés prospectifs ne garantissent pas le rendement futur et comportent des risques et des incertitudes inhérents aux facteurs économiques généraux. Rien ne garantit que les énoncés prospectifs se réaliseront. Nous vous mettons en garde de ne pas vous fier indûment à ces énoncés, car un certain nombre de facteurs importants pourraient faire en sorte que les événements ou les résultats réels diffèrent sensiblement de ceux qui sont exprimés ou sous-entendus dans tout énoncé prospectif formulé. Ce rapport ne peut être reproduit, distribué ou publié sans le consentement écrit de LFC.

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