
Le nationalisme enfouit.
C’est lors de la campagne électorale précédent le vote sur le Brexit, que les nationalistes ont su révéler et concrétiser l’euroscepticisme. L’essai fut transformé par la thématique ‘America First’ de Donald Trump. Puis la campagne électorale française, a vu s’affronter les extrêmes droites et gauches avec en dénominateur commun, une fronde contre l’union européenne. La catalogne a aussi cristallisé des aspirations europhobes dans son positionnement pour l’indépendance. L’Allemagne également a dû composer avec la montée de l’Afd (extrême droite) sur la question des migrants syriens et les choses ne semblent guère s’améliorer. Un sondage insa publié hier suite aux manifestations xénophobes dans l’est de l’Allemagne, crédite ainsi le parti extrémiste de 17% des intentions de vote, soit 1% de plus que le SPD !! Viktor Orban actuel premier ministre, ultra conservateur et symbole des droites populistes européennes, remportait en avril les élections législatives hongroises sur les thèmes classiques nationalistes (anti européens) et sur la question, encore, des migrants. Il était d’ailleurs à Milan en fin de mois pour soutenir le chef de la Ligue, Mattéo Salvini dans sa ‘croisade’ anti migrant. L’Italie, melting-pot de l’euroscepticisme, fait ressurgir depuis quelques jours les vieux démons de la crise grecques et européenne de 2011/2012. Les pressions des agences de notations n’arrangent rien et le 10 ans, qui avait atteint les 3.239 % le 31 aout, flirtent avec le niveau des 3 % selon les déclarations et/ou les interprétations que fait le marché concernant le prochain budget italien. Alors que la France et l’Allemagne semblent plus seules que jamais dans leur volonté de davantage d’Europe, le vote de la Suède dimanche 9 septembre, pourrait une nouvelle fois être une défaite cinglante de l’unité européenne et contribuer encore davantage à l’aversion au risque dont souffre le marché européen. La suède a rejoint l’union européenne en 1995. Ne remplissant pas les critères de convergence (établit par le traité de Maastricht), elle n’a pas adopté l’euro comme devise. Un référendum organisé en septembre 2003 s’était soldé par 56.1% des voix contre l’adoption de la devise européenne. L’euroscepticisme n’est pas nouveau en Suède, mais, aujourd’hui il s’affiche sans complexe, dans la droite ligne de la résurgence d’une certaine forme de nationalisme économique mais aussi politique, un peu partout à travers le monde. En Suède, il se nomme les Démocrates de Suède (SD). Les intentions de vote en feraient le 2nd parti suédois, et obligerait à un gouvernement de coalition, faute de majorité. Ce que refusent évidement les partis traditionnels. La campagne électorale suédoise se focalise donc sur les questions d’immigrations, particulièrement le thème des migrants et leur intégration. SD et l’extrême gauche sont également favorables à une sortie de l’union. Le thème de cette campagne est d’autant plus surprenant, que la situation économique suédoise est plutôt flatteuse. Certes les ventes au détail sont en forte baisse, mais les PMI manufacturiers et services sont toujours en zone d’expansion, le taux de chômage est au plus bas depuis presque 10 ans, et la confiance du consommateur y est élevée (cf. graphiques ci-après). Si le débat ne tourne pas autour de l’économique mais plutôt sur des questions de souveraineté et d’immigration, c’est peut-être révélateur d’un sentiment ‘enfouit’ chez grand nombre d’électeurs. Un sentiment bien plus présent que ‘nos’ élites politiques voulait bien l’imaginer jusqu’à peu. Cette élection aurait une portée différente, si l’Europe ne souffrait pas comme actuellement d’un déficit de sentiment. Dans le contexte actuel de défiance à l’endroit de cette dernière, le résultat de l’élection de dimanche pourrait être un nouveau prétexte pour peser sur le marché européen dans le mesure ou une victoire du SD donnerai une motivation supplémentaires aux eurosceptiques des plus ‘gros’ pays dont les actes auraient alors des portées toute différentes et conséquentes. La contagion du sentiment est beaucoup plus difficile à appréhender mais ses conséquences n’en seront que plus douloureuses.
Olivier Armangau
Les thèmes de la semaine
Crise argentine Au cours de la fin de semaine dernière, l’Argentine a monté son taux directeur de 45 à 60% et le président Macri a annoncé qu’il demanderait au FMI une avance dans le cadre de l’accord de financement de 50 milliards de dollars. Cela n’a pas empêché une nouvelle glissade du peso argentin (baisse de 20% au cours des séances de mercredi et jeudi derniers. Le FMI a annoncé son soutien, permettant de stabiliser quelque peu le peso et permettre à l’Argentine de respirer. De plus, le gouvernement argentin a annoncé un plan d’austérité comprenant de nouvelles taxes sur les exportations, des suppressions de postes et des réductions de dépenses. Enfin, Trump a annoncé mardi soutenir également l’Argentine, apportant un soutien (vraiment?) supplémentaire au FMI. Ceci n’a toutefois pas permis au peso argentin de remonter face à des investisseurs méfiants et perplexes quant à l’efficacité du plan du président argentin.
‘Guerre commerciale’ : États Unis / Chine L’administration Trump pourrait imposer une nouvelle vague de droits de douanes sur 200 milliards de produits chinois dès demain. Jusqu’à présent le Chine rend coup pour coup. On peut toutefois s’interroger sur les effets néfastes d’une telle stratégie si l’escalade se poursuit. Si ne pas perdre la face est primordial, mettre en péril économique le pays serait autrement plus préjudiciable. La Chine a toutefois un atout très important dans la négociation, une arme de 1 200 milliards de dollars. En effet, la Chine possède l’équivalent de 1 200 milliards de dollars US de dette publique américaine, ce qui représente 19% des 6 200 milliards de dette publique détenue par les pays étrangers.
‘Guerre commerciale’ : États Unis / Canada Pour le moment le Canada ne se plie pas aux demandes trop strictes des États Unis. Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé qu’il préférait ne pas trouver d’accord sur l’ALENA qu’un mauvais accord. On pourrait penser que Trudeau profite du fait que les élections américaines de mimandat approchent pour faire pression car un accord avec sur l’ALENA avec le Canada serait bénéfique pour Trump.
Brexit Bien que les deux partis, Europe et UK, espèrent toujours trouver un accord d’ici le prochain sommet européen, dans 1 mois et demi, ils se préparent néanmoins pour un ‘’no deal’’. L’optimisme affiché en fin de semaine passée à fait long feu. Theresa May a même annoncé qu’elle envisageait un Brexit sans accord si les négociations ne tourneraientpas dans le sens du Royaume-Uni. Utilise t’elle la méthode Couet, lorsque qu’elle cite le président de l’OMC, qui indique qu’un Brexit sans accord ne serait pas facile mais que ce ne serait pas la fin du monde
Aymeric Graindorge
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