
Le comique de répétition
Les minutes de la FED ont une fois de plus étaient une nouvelle motivation d’achat du marché (qu’elle surprise n’est-ce pas ?)
On ne sait pas ce qui est le plus risible : Que les banquiers centraux s’inquiètent des perspectives économiques (quelle perspicacité) ou que les commentaires de marchés justifient une ‘prise de bénéfice’ suivant ces minutes.
Prises de bénéfices qui durent, évidemment, quelques heures avant que le ‘pessimisme’ ne se transforme une fois de plus en une conviction de soutien supplémentaire des banques centrales et autres États.
C’est le nouveau paradigme du marché : La covid est un élément qu’il ne faut pas prendre en compte car, événement exceptionnel et imprévisible, il n’est pas représentatif du rythme normal économique et donc les conséquences négatives inhérentes ne seront que temporaires et l’impact réél doit être relativiser. Par contre toutes les interventions consécutives à cette pandémie sont ‘naturellement’ des éléments qu’il faut valoriser.
Les réactions du marché aux publications hebdomadaires des demandes d’allocations chômage sont un bon exemple.
Désormais la norme est fixée à 1 million. En dessous c’est désormais une bonne nouvelle (car le rythme est encourageant) et au-dessus de 1 million…et bien ce n’est finalement pas si grave vu le contexte de pandémie. Stupéfiant !
Cette logique s’applique aussi aux relations sino-américaines. Lorsque le marché dans sa formidable perspicacité juge que les relations se réchauffent alors c’est une justification haussière (on nous reparle quand même de la mise en application du traité 1 signé en janvier !!!), et quand il ‘analyse’ qu’une déclaration de quelques mots est synonyme de tension entre les deux puissances, cela ne prête plus à conséquence.
Dans le même esprit, la confiance des consommateurs mesurée par le conference board est ressortie au plus bas depuis 6 ans sans, bien entendu, aucune incidence sur le marché.
Alors que les anticipations d’inflation refont surface depuis quelques semaines, le symposium de Jakcson Hole qui débute demain sera le fait majeur de la semaine. Particulièrement attendu, le discours de Jerome Powel.
Comment va t’il pouvoir encore en donner davantage au marché alors que ce dernier, paradoxalement, ne voit que des bonnes nouvelles concernant les développements économiques futurs (d’où les valorisations)
Coincé par une politique monétaire ultra (indécemment?) accommodante, va-t-il oser évoquer une sorte de normalisation monétaire constatant l’optimisme du marché, ou au contraire insister encore sur les possibilités d’action considérant la situation sanitaire ?
Va-t-il, explorer un élargissement des rachats d’actifs en intégrant par exemple des crédits immobiliers privé directement? Cela serait il si exubérant? Ne serait ce pas un moyen efficace d’inclure plus largement la société dans l’inondation de liquidité?
L’hélicoptère money faisait rire tout le monde il y a encore quelques mois, pour rappel.
Ce qui semble plus vraisemblable c’est une réflexion voire une proposition sur les fameuses cibles d’inflation (qui pourraient être abandonnées? Revue à la baisse ? ou redéfinies?) afin de préparer un peu plus confortablement des nouvelles mesures de soutien.
Les gouvernements se démènent pour apporter des réponses aux conséquences économiques néfastes de la pandémie.
Les banquiers centraux soutiennent les gouvernements, les entreprises (avant l’étape suivante qui consistera à annuler une partie des dettes acquises en primaire) et indirectement le marché, car ils jugent, eux aussi, la situation économique comme préoccupante.
Les marchés enfin profitent des largesses de ces deux piliers et volent de record en record.
Les banquiers centraux savent que leur prévisibilité est une des clefs d’une politique monétaire efficace (et donc d’un marché serein). En ces temps de pandémie il faut donc s’attendre à Jackson Hole à des sorties consensuelles (au pire) ou des annonces ouvrant des nouvelles probabilités de soutiens (au mieux).
Les marchés actions américains ‘pricent’ la perfection et le toujours plus de la FED.
Les taux obligataires gouvernementaux américains sont en hausse depuis début aout, alors que certains analystes estiment par contre que les attentes du marché envers les banquiers centraux sont trop élevées.
Est-ce que la montagne accouchera d’une souris?
- Olivier Armangau
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Ce rapport est publié par La Financière Constance Inc. (LFC) le 27 août 2020 et s'adresse principalement aux investisseurs institutionnels. Il est fourni à titre de source générale d'information et ne doit pas être considéré comme un conseil en placement, une prévision ou une recherche, et ne constitue pas une recommandation, une offre ou une sollicitation d'achat ou de vente de titres dans un territoire quelconque ou d'adoption d'une stratégie de placement. L'information contenue dans ce rapport provient de sources jugées fiables ; cependant, l'exactitude et/ou l'exhaustivité de l'information n'est pas garantie par LFC, et LFC n'assume aucune responsabilité ou obligation de quelque nature que ce soit. Toutes les opinions exprimées sont sujettes à changement sans préavis. Les stratégies et véhicules d'investissement de LFC peuvent actuellement détenir des positions longues et/ou courtes sur les titres et dérivés mentionnés dans ce rapport. Le rendement passé n'est pas indicatif du rendement futur. Le présent rapport peut contenir des "informations prospectives" qui ne sont pas de nature purement historique. Les énoncés prospectifs ne garantissent pas le rendement futur et comportent des risques et des incertitudes inhérents aux facteurs économiques généraux. Rien ne garantit que les énoncés prospectifs se réaliseront. Nous vous mettons en garde de ne pas vous fier indûment à ces énoncés, car un certain nombre de facteurs importants pourraient faire en sorte que les événements ou les résultats réels diffèrent sensiblement de ceux qui sont exprimés ou sous-entendus dans tout énoncé prospectif formulé. Ce rapport ne peut être reproduit, distribué ou publié sans le consentement écrit de LFC.