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La continuité




La continuité

S’il est un exercice délicat c’est bien celui de la prospective économique et de ses complications sur les marchés financiers.


Avant que ne se matérialise, à nouveau et depuis quelques jours, le risque géopolitique au moyen orient (mais quand on voit la réaction des marchés financiers on se demande si c’est vraiment un risque pour le marché, ou si ce dernier manque de clairvoyance sur un sujet aussi sensible) les sujets qui occupent les esprits sont habituels, et parfois antinomiques : Le risque de ralentissement de la croissance et de la baisse de la profitabilité américaine, le risque d’une hausse des anticipations d’inflation, le risque d’un brexit sans accord commercial, les interventions massives de la FED sur le Repo, la capacité de la chine à relancer sa croissance, la remise en question du secteur manufacturier allemand trop dépendant de son secteur automobile, les relations commerciales des Etats-Unis vis-à-vis de ses partenaires, l’éventualité d’un plan de relance budgétaire allemand, l’endettement mondial et les entreprises zombies, la contagion du secteur des services par le secteur manufacturier, la poursuite de la baisse des investissements des entreprises, les élections américaines, l’attitude de la Chine à l’endroit de Hongkong, etc…


Mais en bout de ligne, et après dissipation des bruits, l’essentiel des éléments ci-dessus devraient impulser de la volatilité, tandis que les résultats des entreprises américaines, l’économie chinoise et surtout les banques centrales les orienteront. Les économies japonaises et européennes devraient quant à elle continuer de se débattre dans une situation sans relief, et les marchés émergents profiter, éventuellement d’une baisse du USD (consensuel) et des mises en application des reformes structurelles (particulièrement en Asie).


Malgré tout, le consensus table sur une croissance économique mondiale de 3%. Nous sommes loin d’un scenario dramatique.


Le marronnier des relations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis à très largement monopolisé l’attention des intervenants l’an dernier, sans finalement avoir de conséquences négatives, loin de là, sur les marchés. Si l’apaisement des tensions entre les 2 pays se concrétise, un accord plus large est inenvisageable compte tenu des positions et visions stratégiques de long terme de chaque belligérant. Une conséquence collatérale et négative de cet apaisement de façade, pourrait être le ‘transfert’ de la rhétorique belliqueuse (et électoraliste) du président Trump vers l’union européenne.


Ainsi donc, dès le 1er janvier, le ton a été donné par la Banque centrale chinoise réduisant à nouveau le taux de réserves obligatoires des banques d’un demi-point de pourcentage. Cette mesure libérera environ 115 milliards de USD permettant l’octroi de nouveau crédit. Cette mesure enthousiasmante pour le marché combiné à une bonne résistance du PMI manufacturier chinois, contrebalance la déception sur l’ISM manufacturier américain sorti à 47.2 en décembre largement en dessous du consensus (49). C’est le 5eme mois consécutif de baisse. Cela ne devrait pas empêcher une croissance de 2% pour l’année écoulée. Par contre le PMI des services s’affichait toujours au-dessus des 50, revenant au niveau de juillet.


Ce début d’année était également marqué par les minutes de la FED, qui sans surprise et dans la logique accommodante des dernières années, indiquaient qu’il y avait toujours des risques baissiers pour l’économie mais que ceux-ci ne nécessitaient pas d’ajustement de la politique monétaire. Montrant qu’elle était pro active (et surtout pro marché) la FED indiquait que si les perspectives de croissance se détérioraient, une baisse des taux serait une réponse appropriée. Elle a également rassuré quant à ses interventions sur le marché du repo.


Somme toute un début d’année et des réflexes de marché en tout point similaire à l’année écoulée.


Nous profitons de ce point du mercredi pour vous présenter nos meilleurs vœux pour la nouvelle année.


Bonne semaine,

Olivier Armangau


 


Les thèmes de la semaine



Bilan marchés européens 2019

L’année 2019 commençait sur de nombreuses incertitudes et des prévisions d’analystes très variées. Pour rappel, la Fed venait d’augmenter son taux directeur et prévoyait aucunement de le baisser, le Royaume-Uni était encore au début d’un long périple avec le Brexit, les tensions commerciales sino-américaines étaient déjà bien présentes, les ralentissements économiques de la Chine et l’Allemagne étaient pressentis, l’Europe faisait face à une montée de l’extrémisme et l’inversement de la courbe des taux inquiétait et amenait avec elle la peur d’une récession.


Malgré ces incertitudes et le développement pour le moins laborieux de certains sujets, l’année 2019 aura été une très bonne année pour les marchés. La reprise des politiques accommodantes de la Fed, la dissipation de craintes de récession, les avancées partielles sur la guerre commerciale sino-américaine et le Brexit ou encore l’atteinte d’accords commerciaux entre les États-Unis et le Japon, le Canada et le Mexique ont, entre autres, propulsés les marchés à la hausse.


L’Eurostoxx 50 et le Cac 40 connaissent ainsi leur meilleure année depuis 1999 avec une hausse de 24.8% et 26.4% respectivement. Le Dax quant à lui progresse de 25.5% et connaît sa meilleure année depuis 2012 malgré le ralentissement de l’économie allemande. Le constat sur la volatilité est l’opposé, le Vstoxx perd 41.5% sur l’année, soit sa plus forte baisse depuis 2009. Le niveau moyen annuel aura été de 15.1, soit le troisième plus bas niveau depuis la création de l’indice, caractérisant une année dénuée de risque.



Marchés européens

Les marchés européens débutent l’année en hausse avec des espoirs de signature de l’accord commercial sino-américain. La potentielle escalade des tensions entre les États-Unis et l’Iran n’inquiète que partiellement les investisseurs.

L’Eurostoxx 50 gagne 73 pdb sur la période tandis que le Vstoxx commence l’année en hausse de 16.1%.



Tensions US-Iran


Les relations entre l’Iran et les États-Unis étaient déjà assez tendus, notamment depuis le retrait des États-Unis de l’accord de Vienne il y a plus d’un an. Les pays se sont d'ailleurs menacés plusieurs fois courant 2019, suite à l’attaque de plusieurs navires dans le détroit d’Ormuz en mai et lors de l'envoi de renforts militaires américains dans le Golfe en septembre. Toutefois, la semaine dernière, ces tensions ont pris une toute autre tournure.


Après que Qassem Soleimani, l'un des plus puissants généraux d'Iran qui était une figure majeure du régime de Téhéran, a été tué dans une attaque par drone en Irak sur ordre de Donald Trump, le chef suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a juré d'une « vengeance terrible ».


Dans un premier temps, des menaces fortes ont été proclamées des deux côtés sans représailles militaires. Le chef du Conseil national de sécurité de l'Iran avait déclaré ce week-end que son pays évaluait 13 scénarios, ajoutant que même le plus faible d'entre eux serait un « cauchemar historique » pour l'Amérique. Et cette menace faisait suite à l’avertissement du président américain, au lendemain de l’attaque, que les États-Unis avaient choisi 52 sites iraniens comme cibles si Téhéran devait riposter à l'attaque aérienne.


Cependant, l’escalade continue après que l’Iran a donné suite à ses propos en lançant plus d’une douzaine de missiles sur deux bases militaires américaines basées en Irak dans la nuit de mardi à mercredi. Cet acte de représailles est l'attaque la plus directe de l'Iran contre les États-Unis depuis la prise de l'ambassade américaine à Téhéran en 1979. Les conséquences de cette attaque demeurent floues, du côté iranien ce serait plus de 80 Américains tués alors que du côté américain il n’y aurait aucune victime de cette attaque…


Le président américain a tenu une conférence de presse ce matin dans laquelle il a déclaré que l’Iran paraissait se retirer du conflit après son attaque, ajoutant que c’était « une bonne chose pour toutes les parties concernées ». Ainsi, Donald Trump a opté pour l’apaisement des tensions, mais il a également mentionné que les États-Unis imposeraient immédiatement des sanctions financières et économiques à l’Iran « jusqu’à ce que le pays « change son comportement ».


Bien qu’il soit clair que ni les États-Unis ni l'Iran, malgré la rhétorique de leur dirigeant, ne veulent un conflit plus large, la situation reste extrêmement tendue et pourrait ainsi dégénérer rapidement. Certains experts estiment que la riposte iranienne n'est pas assez importante et laissent entendre que ce n'est pas terminé.



Signature de l’accord de phase 1


Alors que la hausse des tensions dans le Golfe accapare l’attention des investisseurs, la signature de l’accord de phase semble se rapprocher. La Chine prévoirait d'envoyer le vice-premier ministre Liu He à Washington le 15 janvier pour signer l'accord, selon les personnes qui connaissent bien le dossier. Cependant, la rencontre n’a toujours pas été confirmée officiellement par les deux pays.


Par ailleurs, de nouveaux doutes émergent concernant la signature de l’accord entre Washington et Pékin puisque certaines rumeurs laissent entendre que le gouvernement chinois ne voudrait pas acheter plus de céréales américaines que le quota initialement prévu…




Aymeric Graindorge




IMPORTANT DISCLAIMER

Ce rapport est publié par La Financière Constance Inc. (LFC) le 8 janvier 2020 et s'adresse principalement aux investisseurs institutionnels. Il est fourni à titre de source générale d'information et ne doit pas être considéré comme un conseil en placement, une prévision ou une recherche, et ne constitue pas une recommandation, une offre ou une sollicitation d'achat ou de vente de titres dans un territoire quelconque ou d'adoption d'une stratégie de placement. L'information contenue dans ce rapport provient de sources jugées fiables ; cependant, l'exactitude et/ou l'exhaustivité de l'information n'est pas garantie par LFC, et LFC n'assume aucune responsabilité ou obligation de quelque nature que ce soit. Toutes les opinions exprimées sont sujettes à changement sans préavis. Les stratégies et véhicules d'investissement de LFC peuvent actuellement détenir des positions longues et/ou courtes sur les titres et dérivés mentionnés dans ce rapport. Le rendement passé n'est pas indicatif du rendement futur. Le présent rapport peut contenir des "informations prospectives" qui ne sont pas de nature purement historique. Les énoncés prospectifs ne garantissent pas le rendement futur et comportent des risques et des incertitudes inhérents aux facteurs économiques généraux. Rien ne garantit que les énoncés prospectifs se réaliseront. Nous vous mettons en garde de ne pas vous fier indûment à ces énoncés, car un certain nombre de facteurs importants pourraient faire en sorte que les événements ou les résultats réels diffèrent sensiblement de ceux qui sont exprimés ou sous-entendus dans tout énoncé prospectif formulé. Ce rapport ne peut être reproduit, distribué ou publié sans le consentement écrit de LFC.

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