
Et voici TINA
Après le FOMO voici le TINA (There Is No Alternative). Dans les deux cas, on devine une intense analyse macroéconomique complétée par une recherche fondamentale très poussée…le prochain acronyme pourrait être BATA (Buy And Think Afterwards)…
Bref, les explications pour le TINA sont, en fait les mêmes qui prévalent depuis les rachats de dettes par les banques centrales : Le rendement des obligations (États mais aussi entreprises) est largement moins attractif que les dividendes servis. Le raisonnement est valable si l’on considère que les actions ne baissent jamais ou en tout cas qu’elles ne baissent pas plus que le dividende versé. Clairement le sentiment de marché aujourd’hui et que le marché ne baissera plus. Donc la volatilité traditionnellement liée à l’achat d’action n’est même plus relativisée par rapport au rendement du dividende.
A noter toutefois que les flux contredisent ce raccourci de marché.
Mais qu’importe…Cette semaine donc le marché (particulièrement américain) a continué d’afficher des records, mais pour une fois les traditionnels marronniers (vaccin, plan de relance, ralentissement de la covid) ont été relégués au second plan…pour mieux ressortir les anciens thèmes favoris de la fameuse liste des risques.
Donc on reparle du risque politique aux États Unis (où désormais on ne s’inquiète presque plus de qui gagnera mais des éventuelles conséquences d’une élection dans un pays où la partisanerie est telle que l’on parle de fracture), des relations sino américaine et, parce que les marchés aiment se fixer des échéances, de la prochaine réunion de la FED les 15/16 septembre.
La FED qui a, encore une fois, abondé dans le sens du marché. Elle a ainsi indiqué qu’une de ses 2 missions, la lutte contre l’inflation, serait reléguée au second plan. Ce qui est cocasse c’est que cela fait des années que la lutte contre l’inflation est mise en avant pour justifier un assouplissement encore plus laxiste, alors que d’inflation il n’y en a plus, en partie grâce à la numérisation d’une grande partie de l’économie, et de la globalisation.
Bien entendu l’argumentation à ravi le marché qui a trouvé là, forcément une nouvelle motivation haussière, puisque l’interprétation en est que la liquidité sera encore présente « pendant un certain temps ».
Cela aura permis d’occulter les marchandages entre démocrates et républicains sur les montants pour le plan de relance. L’administration Trump passant de 1000 à 1300 milliards, et les démocrates passant de 3400 à 2200 milliards.
L’autre élément intéressant, si ce n’est le seul, c’est la hausse continue du VIX dans cet environnement haussier. Plusieurs raisons à ça. Les gestions institutionnelles en retard, achètent des calls, mais aussi peu à l’aise avec les niveaux de valorisation arbitrent leurs positions longues par des call. Même si la hausse du VIX est davantage le fait de la hausse des volatilités sur les calls (ce qui est plutôt rare), il ne faut pas non plus exclure des achats de put en protection.
Cette après midi le marché baisse fortement aux États-Unis, particulièrement sur la tech sans raisons particulières si ce n’est la fameuse ‘saine’ prise de bénéfice après une hausse effrénée. Certains titres comme Apple ou Tesla qui s’étaient très fortement appréciés suite à l’annonce de leur split, accusent des baisses considérables. Les teneurs de marché débouclant certainement des positions longues qu’ils avaient dû constituer pour couvrir les ventes de call consécutives au positionnement de leur clients (qui eux étaient acheteurs de call). Une séance principalement technique donc mais qui pourrait contaminer certains intervenants, ou se transformer, encore une fois, en une opportunité d’achat (buy the dip) pour ces mêmes participants.
- Olivier Armangau
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Ce rapport est publié par La Financière Constance Inc. (LFC) le 3 septembre 2020 et s'adresse principalement aux investisseurs institutionnels. Il est fourni à titre de source générale d'information et ne doit pas être considéré comme un conseil en placement, une prévision ou une recherche, et ne constitue pas une recommandation, une offre ou une sollicitation d'achat ou de vente de titres dans un territoire quelconque ou d'adoption d'une stratégie de placement. L'information contenue dans ce rapport provient de sources jugées fiables ; cependant, l'exactitude et/ou l'exhaustivité de l'information n'est pas garantie par LFC, et LFC n'assume aucune responsabilité ou obligation de quelque nature que ce soit. Toutes les opinions exprimées sont sujettes à changement sans préavis. Les stratégies et véhicules d'investissement de LFC peuvent actuellement détenir des positions longues et/ou courtes sur les titres et dérivés mentionnés dans ce rapport. Le rendement passé n'est pas indicatif du rendement futur. Le présent rapport peut contenir des "informations prospectives" qui ne sont pas de nature purement historique. Les énoncés prospectifs ne garantissent pas le rendement futur et comportent des risques et des incertitudes inhérents aux facteurs économiques généraux. Rien ne garantit que les énoncés prospectifs se réaliseront. Nous vous mettons en garde de ne pas vous fier indûment à ces énoncés, car un certain nombre de facteurs importants pourraient faire en sorte que les événements ou les résultats réels diffèrent sensiblement de ceux qui sont exprimés ou sous-entendus dans tout énoncé prospectif formulé. Ce rapport ne peut être reproduit, distribué ou publié sans le consentement écrit de LFC.