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Différence de perception. Vraiment?



Différence de perception. Vraiment?


Alors que la FED vient d’annoncer ce soir sa 3eme hausse de taux de l’année, tout en adoptant un ton moins accommodant, l’attention semble déjà se focaliser sur l’année 2019, étant déjà presque entendu que décembre verra une 4eme hausse des taux. Le consensus qui se dégage pour 2019 est une nouvelle hausse en mars puis une seconde en juin. D’ici-là le marché passera par toute les phases. Toute la question est de savoir qu’elle niveau sera considéré par les membres de la FED comme étant le niveau d’équilibre. Un niveau empêchant un dérapage de l’inflation sans prétériter l’avenir des ménages et des entreprises américaines, très lourdement endettés. Dans l’immédiat, ce qui pourrait compliquer la FED ce sont les exceptionnelles statistiques économiques, particulièrement celles concernant la confiance des entreprises mais surtout des consommateurs, sans parler d’un second plan de relance si les républicains venaient à l’emporter lors des élections de mi-mandat (pour le moment les sondages prédisent une victoire des démocrates). Ainsi donc, hier, alors que l’indice manufacturier de la FED de Richemond atteignait son plus haut niveau depuis 2004, c’est surtout l’indice du Conference Board qui meritait l’attention. Ressorti à son plus haut depuis 2000 (138.4 contre 132.1 attendus par le consensus), c’est la situation du marché de l’emploi qui est à l’origine de cette forte appréciation. Il faut donc s’attendre à une consommation d’autant plus soutenue que la période est propice à celle-ci avec le début des ventes de fin d’année dans 7 semaines (Thanksgiving le 22 novembre). Il faut également considérer que les revendications salariales de plus en plus fortes pourraient être satisfaites également pour les fêtes de fin d’année. Comme illustré sur le graphique ci-dessous, la corrélation entre la confiance des consommateurs du Conference Board et le SP500 est quasi parfaite. Compte tenu de ce qui précède et de façon un peu caricaturale, on peut donc extrapoler les prochains mois de façon plutôt positive. Très certainement, on pourra avoir un peu de volatilité avec la saison des résultats (qui débutent le 12 octobre), et même si les inquiétudes habituelles (guerre commerciale, Brexit sans accord, Iran et Opep, Turquie et marché émergents) pourraient perturber l’inexorable marche en avant du marché américain, rien ne pourra altérer cette tendance tant que l’inflation ou la perception de celle-ci ne se sera matérialiser. Ce qui est intéressant, néanmoins, c’est qu’en Europe, où la croissance est faible, l’inflation inexistante et les statistiques économiques déprimantes, Mario Draghi, a dit s’attendre à une ‘hausse vigoureuse’ de l’inflation lors d’une intervention au parlement européen ! Plutôt surprenant comparativement à la situation américaine. Pourtant, une semaine plus tôt alors qu’il avait la tribune pour le faire (la conférence de presse de la réunion des gouverneurs de la BCE) il n’a pipé mot. Si cette sortie a de quoi surprendre, tant la BCE a pris soin de ménager le marché depuis 2011, elle peut peut-être s’expliquer par la volonté de Mario Draghi de laisser une empreinte forte avant son départ en octobre 2019. Il sera ainsi l’artisan du sauvetage de l’union européenne mais aussi celui qui l’aura remise sur les rails, mettant son successeur sur la voie de la normalisation monétaire, en augmentant d’ici au moins de juin les taux. Finalement, préparant, une nouvelle fois, le marché suffisamment à l’avance pour éviter des mouvements erratiques.


Olivier Armangau


 


Les thèmes de la semaine

Marchés européens Les marchés ont repris de l’aplomb en fin de semaine dernière dans un climat de détente face à la guerre commerciale. Toutefois, on observe un manque de tendance au cours de ce début de semaine avec des sentiments mitigés sur l’évolution des relations sino américaines, les conséquences sur l’économie européenne et la non-évolution des négociations commerciales avec les États-Unis et des négociations du Brexit.


Guerre Commerciale : États-Unis vs Chine Quelques heures après les mises en place des nouvelles barrières tarifaires ce lundi, le ministre du commerce Wang Shouwen a déclaré qu’il n’était pas possible de continuer les discussions face à de tels menaces et pressions des États-Unis. Il a également déclaré que le Chine est ouverte aux discussions et que cela ne dépend que des États-Unis de prendre les mesures nécessaires pour que cela arrive. D’autre part, lors d’un discours aux Nations Unis hier, le président Trump s’en est pris une nouvelle fois à la Chine en critiquant les pratiques de négociation et qualifiant d’ « intolérable » leurs politiques économiques.


Guerre Commerciale : États-Unis vs Canada Ces discussions sont toujours dans l’impasse. Robert Lighthizer, le représentant des affaires commerciales américain, a déclaré que le Canada ne fait pas les « concessions nécessaires » pour atteindre un accord trilatéral avec les États-Unis et le Mexique. Il a également réitéré la possibilité pour les États-Unis d’aller de l’avant seulement avec le Mexique, dans un accord bilatéral, si les négociations n’aboutissaient pas d’ici le 30 septembre.


Guerre Commerciale : États-Unis vs Japon Les négociations commerciales prévues le 24 septembre ont été reportés au 25 septembre. Celles-ci marquent la deuxième vague de négociations d’un accord bilatéral. Le Japon devra faire face à de fortes pressions pour réduire son large excédent commercial, a indiqué un porte-parole du gouvernement. Toutefois, il n’y toujours aucune déclaration à date sur les avancés des discussions. Les investisseurs ne semblent cependant pas particulièrement inquiets car on peut constater que le Nikkei, principal indice de la bourse de Tokyo, a pris plus de 6% depuis les premières négociations, le 9 aout dernier.


Brexit En fin de semaine dernière, suite au sommet non-officiel de Salzbourg, aucunes avancées n’étaient visibles et c’est Theresa May, la première ministre du Royaume-Uni qui en a fait les frais. Lors de ce sommet, Mme May s’est vu refuser sa proposition d’accord par les membres de l’UE et la presse anglaise a réagi très fortement. La première ministre a par la suite déclaré que les négociations étaient dans l’impasse, donc peu de changement depuis le point de la semaine dernière. Cette situation est cependant « normale » dans un contexte de négociation critique. Des deux bords ils se disent être prêt au pire pour avoir un certain poids dans les discussions même si ce n’est pas la situation préférable. On peut donc parier sur de réelles avancées à la veille de la date buttoir.


OPEP Dimanche a eu lieu la réunion des pays membres et non-membres de l’Opep concernant la production de pétrole à Alger. Au cours de celle-ci, les pays ont décider de ne pas augmenter leur production dans un contexte d’équilibre d’offre et de demande qu’ils considèrent sain. Le ministre Saoudien de l’énergie a également déclaré qu’ils augmenteront la production pour éviter une pénurie, lorsqu’ils jugeront le moment opportun. Cette décision vient quelques jours après un « tweet » du président américain dans lequel il se plaignait des prix maintenus par ce monopole et en exigeait la baisse. Qui n’a de toute évidence pas été pris en considération. D’autre part, l’approche des sanctions américaines qui pèsent sur l’Iran a nettement influencé les prix du baril au cours des derniers mois. Et cette décision du comité ministériel n’a pas rassuré les investisseurs qui craignent une forte réduction de l’offre lorsque l’embargo américain prendra effet en novembre.


Iran Alors que les sanctions américaines prendront effet dans près d’un mois, l’UE souhaite « commercer avec qui elle veut » et cherche une possibilité de maintenir les échanges avec l’Iran. Frederica Mogherini, haute représentante de l’UE a annoncé la création d’une entité ad hoc (ou « SPV » en anglais – entité médiatrice d’échanges entre deux partis) pour permettre à l’Europe de continuer à commercer avec l’Iran et notamment acheter du pétrole. Ceci ne semble pas être une solution car de grands groupes et entreprises commerçant avec les États se retireront, si ce n’est déjà fait, de tout relation commerciale avec l’Iran afin d’éviter des représailles américaines. De plus, le président américain a appelé à nouveau, lors de son discours aux Nations Unis d’hier, à isoler l’Iran. Le chef de la diplomatie américaine a répliqué vivement à l’annonce de Mme Mogherini en déclarant que les États-Unis « ne vont pas permettre que leurs sanctions soient contournées par l'Europe ou qui que ce soit d'autre ».



Aymeric Graindorge




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Ce rapport est publié par La Financière Constance Inc. (LFC) le 26 septembre 2018 et s'adresse principalement aux investisseurs institutionnels. Il est fourni à titre de source générale d'information et ne doit pas être considéré comme un conseil en placement, une prévision ou une recherche, et ne constitue pas une recommandation, une offre ou une sollicitation d'achat ou de vente de titres dans un territoire quelconque ou d'adoption d'une stratégie de placement. L'information contenue dans ce rapport provient de sources jugées fiables ; cependant, l'exactitude et/ou l'exhaustivité de l'information n'est pas garantie par LFC, et LFC n'assume aucune responsabilité ou obligation de quelque nature que ce soit. Toutes les opinions exprimées sont sujettes à changement sans préavis. Les stratégies et véhicules d'investissement de LFC peuvent actuellement détenir des positions longues et/ou courtes sur les titres et dérivés mentionnés dans ce rapport. Le rendement passé n'est pas indicatif du rendement futur. Le présent rapport peut contenir des "informations prospectives" qui ne sont pas de nature purement historique. Les énoncés prospectifs ne garantissent pas le rendement futur et comportent des risques et des incertitudes inhérents aux facteurs économiques généraux. Rien ne garantit que les énoncés prospectifs se réaliseront. Nous vous mettons en garde de ne pas vous fier indûment à ces énoncés, car un certain nombre de facteurs importants pourraient faire en sorte que les événements ou les résultats réels diffèrent sensiblement de ceux qui sont exprimés ou sous-entendus dans tout énoncé prospectif formulé. Ce rapport ne peut être reproduit, distribué ou publié sans le consentement écrit de LFC.

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