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Des nouveaux thèmes ?




Des nouveaux thèmes ?


On se rappellera que parmi la litanie des risques mis en avant par les banquiers centraux (pour justifier le ton accommodant) figuraient la croissance économique chinoise.


La semaine dernière, avant que la communauté financière ne se transforme en un expert en virologie, le sentiment était particulièrement positif consécutivement à des données économiques convenables tant en Chine qu’en Allemagne. Puis vendredi, les PMI manufacturier aux Etats-Unis ont déçus, et la douche froide de l’IFO en Allemagne lundi n’a fait qu’exacerber le violent retour de l’aversion au risque consécutifs aux nouvelles spectaculaires concernant le fameux ‘coronavirus’.


Les volatilités implicites ont bondi de plus de 35% en Europe sur la journée de lundi (les plus bas historiques ayant été atteints quelques jours avant, la progression est toute relative) et de 25% pour le Vix. Des articles, des commentaires de marché, et des notes de recherche ont également mentionné le coronavirus comme le ‘black swan’. C’est dire si le stress semblait important !


Comme lors des premières tensions sur les relations commerciales sino-américaines, le marché a donc géré la situation de façon instinctive, faisant plonger les indices.


Les analystes ont alors justement rappelé que lors des situations similaire (le SRAS) l’impact économique (baisse du PIB chinois de 2% entre le premier et le second trimestre 2003) avait été suffisamment important pour justifier le repli des marché mondiaux.


Ils ont surtout relevé qu’entre 2003 et aujourd’hui le poids de la Chine dans le PIB mondial a plus que quadruplé et que la globalisation économique a fait de la Chine un partenaire incontournable, aux centres des enjeux économiques globaux.


C’est notamment pour cette raison que les marchés mondiaux alternaient entre soulagement et angoisse lors de chaque annonce entourant les négociations commerciales sino-américaines.


Par analogie, la conclusion du marché était donc que le fameux risque sur la croissance économique chinoise redevait d’actualité. Il est donc assez singulier de constater qu’après le stress du lundi, et malgré les incertitudes légitimes qui entoure la croissance chinoise (compte tenu de ce qui précède et aux vues des mesures draconiennes prises par le gouvernement chinois) le marché retrouve si vite sa confiance ‘habituelle’.


Sans doute la réunion de la FED aujourd’hui contribue à nourrir des aspirations positives, comme chaque fois d’ailleurs que le marché connait des doutes. Sans surprises, le marché met la pression sur la FED, en faisant grimper fortement les probabilités de baisse des taux pour les prochaines réunions de la FED. Le président américain revient également à la charge fustigeant les hausses de taux de 2017 et 2018 responsables selon lui de la faible croissance actuelle. Monsieur Powell mentionnera certainement le coronavirus comme un nouvel élément de risque potentiel, avec comme conclusion implicite pour le marché un soutien monétaire en cas de dégradation économique.


Alors que les primaires démocrates débuteront dans 5 jours dans l’Iowa (Joe Biden et Bernie Sanders sont en tête), que la farce juridique au Sénat pour le procès en destitution du président Trump pose des questions sur le processus démocratique (cela s’apparente à bien des égards au procès d’un parrain mafieux où tout est fait pour qu’il n’y ait aucun témoin à charge !) le président américain utilise à nouveau le ressort efficace de la baisse d’impôt.


C’est par la voix de son fidèle secrétaire au Trésor que la nouvelle a été annoncée. Fort opportunément ce dernier a ainsi indiqué que des baisses d’impôts seraient présentées durant la compagne électorale. Elles concerneraient les classes moyennes et, pour ratisser encore plus large, Steven Mnuchin à également souligné que « nous étudions également d’autres mesures pour stimuler la croissance économique »


De 2016 à son adaptation en 2017, le thème de la reforme fiscale a été d’une récurrence pénible mais particulièrement efficace pour les indices actions !


On imagine sans mal que combiné à une consommation des ménages particulièrement robuste, et une inflation (sous-jacente et salariale) non préoccupante, cette future mesure de relance budgétaire serait un soutien de marché.


Pour Christine Lagarde, qui, comme son prédécesseur insiste pour que des mesures fiscales prennent le relai d’une politique monétaire (à bout de souffle), une telle mesure serait la bienvenue, particulièrement en Allemagne.


En attendant, la présidente de la BCE, distrait les marchés avec des réflexions contre le changement climatique qui doivent être désormais incluse au sein de l’institution (comment et avec quelle incidence?) et la fameuse revue stratégique (la précédente remontait à 2003) qui devra mesurer l’efficacité de la politique monétaire et ses conséquences.


Si l’entregent politique de Madame Lagarde a jusque-là été perçu comme un outil efficace de persuasion à destination des gouvernements européens (dans le but d’accéder à une relance budgétaire par les membres en capacité de le faire), il se révèle pour le moment particulièrement utile pour le maniement de la langue de bois.



Olivier Armangau


 


Les thèmes de la semaine



Marchés européens

Dans l'ensemble les marchés européens finissent la période en baisse en raison de la montée du stress consécutive au coronavirus ce lundi. Les places boursières chinoises sont fermées pour les festivités du Nouvel An. Les indices ont déjà reprient une bonne partie des pertes de lundi. Exception notable pour l’Italie, ou le MIB enregistre une forte performance après la diminution du risque politique suite à la défaite de Matteo Salvini lors d'un scrutin régional en Emilie Romagne qui change la donne au niveau national.


L’Eurostoxx 50 termine ainsi en baisse de 89 pdb et la volatilité reprend de la hauteur avec un hausse de 17.82% pour atteindre 14.42.



Brexit


Les députés européens se sont réunis ce mercredi afin de voter sur le traité UE-Royaume-Uni. La session aura toutefois était symbolique car après la signature de l’accord par les principales commissions parlementaires la semaine dernière, le résultat ne faisait aucun doute. Ce vote a marqué la dernière étape du processus de ratification de l’accord, avant la sortie officielle du 31 janvier 2020.


Ainsi, trois ans et demi après les résultats du référendum sur le Brexit, le Royaume-Uni et l’Union Européenne signeront enfin un accord de séparation ce vendredi. Bien que ce soit une grande étape de franchie, la route est encore longue et très probablement sinueuse avant de finaliser la sortie complète.


Après la signature de l’accord ce vendredi aucun changement n’est prévu, le Royaume-Uni entrera dans une période de transition durant laquelle les relations resteront les mêmes. Cette période servira alors à négocier les relations futures comprenant entre autres un accord commercial, la sécurité, le partage des données, la régulation des médicaments, le tourisme, etc… En d’autres termes, tout reste à faire.


Cette transition est prévue pour une période initiale de 11 mois, soit jusqu’au 31 décembre 2020. Elle ne devrait, à priori, pas être étendue. Boris Johnson l’a exclu à plusieurs reprises. Cependant, ce sera probablement du côté européen qu’il faudra se méfier car l’UE est réputée pour être particulièrement lente en ce qui concerne notamment sa capacité à atteindre et signer des accords commerciaux. Ainsi t, l’accord avec le Mercosur est en négociation depuis l’an 2000…L’accord le plus rapidement négocié a été celui avec la Corée du sud, qui aura néanmoins pris trois ans à se finaliser.



Coronavirus


La situation s’est nettement dégradée, semble-t-il, sur les chiffres du Coronavirus en Chine depuis la semaine dernière. Alors que mercredi dernier on recensait 17 décés, aujourd’hui les autorités sanitaires locales en font état de 132. De plus, le nombre d’infectés dans le pays a dépassé les 6,000 cas confirmés, et des milliers d'autres sont suspectés, atteignant ainsi un nombre de personnes infectées par le virus en Chine continentale supérieur à celui des personnes infectées par le SRAS lors de l'épidémie de 2002-2003. En dehors de la Chine ‘seulement’ 68 cas ont été enregistrés en France, Corée du Sud, Japon, Népal, Cambodge, Singapour, Vietnam, Taiwan, Canada et Sri Lanka.


Face à l’évolution de la situation, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré lundi, dans un premier temps, que le risque mondial lié au coronavirus mortel était « élevé », admettant qu'elle avait commis une erreur dans les rapports précédents qui évaluaient le risque du virus comme « modéré ». Puis, l’organisme réunira à nouveau son comité d'urgence demain pour déterminer si l'épidémie constitue une « urgence de santé publique de portée internationale » qui, pour rappel, n'a été jusqu'ici utilisé que pour de rares cas d'épidémies nécessitant une réaction internationale vigoureuse.


Le développement de la situation pousse des entreprises telles que McDonald’s, Starbucks, Ikéa à fermer leurs succursales allant jusqu’à plus de la moitié de celle présentes en Chine. De nombreuses compagnies aériennes ont également suspendu leurs vols vers la Chine continentale tel que Lufthansa, British Airways ou encore Lion Air, la compagnie indonésienne qui exploite la plus grande flotte d'Asie du Sud-Est. La compagnie hongkongaise Cathay Pacific, United Airlines et Air Canada ont elles aussi annoncé leur intention de réduire leur desserte.


Si la situation se voyait prolongée pendant de nombreux mois ou qu’elle s’empirerait, les impacts sur la croissance de la Chine et la croissance mondiale ne seront pas à négliger. D’autant que selon les experts, non seulement il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour trouver un vaccin contre le virus, mais surtout le pic de l’épidémie ne serait atteint qu’en avril/mai…



Aymeric Graindorge




IMPORTANT DISCLAIMER

Ce rapport est publié par La Financière Constance Inc. (LFC) le 29 janvier 2020 et s'adresse principalement aux investisseurs institutionnels. Il est fourni à titre de source générale d'information et ne doit pas être considéré comme un conseil en placement, une prévision ou une recherche, et ne constitue pas une recommandation, une offre ou une sollicitation d'achat ou de vente de titres dans un territoire quelconque ou d'adoption d'une stratégie de placement. L'information contenue dans ce rapport provient de sources jugées fiables ; cependant, l'exactitude et/ou l'exhaustivité de l'information n'est pas garantie par LFC, et LFC n'assume aucune responsabilité ou obligation de quelque nature que ce soit. Toutes les opinions exprimées sont sujettes à changement sans préavis. Les stratégies et véhicules d'investissement de LFC peuvent actuellement détenir des positions longues et/ou courtes sur les titres et dérivés mentionnés dans ce rapport. Le rendement passé n'est pas indicatif du rendement futur. Le présent rapport peut contenir des "informations prospectives" qui ne sont pas de nature purement historique. Les énoncés prospectifs ne garantissent pas le rendement futur et comportent des risques et des incertitudes inhérents aux facteurs économiques généraux. Rien ne garantit que les énoncés prospectifs se réaliseront. Nous vous mettons en garde de ne pas vous fier indûment à ces énoncés, car un certain nombre de facteurs importants pourraient faire en sorte que les événements ou les résultats réels diffèrent sensiblement de ceux qui sont exprimés ou sous-entendus dans tout énoncé prospectif formulé. Ce rapport ne peut être reproduit, distribué ou publié sans le consentement écrit de LFC.

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