
Déroutant
Quand la pandémie gagnait en intensité le marché montait sur les plans de relance, les actions des banques centrales et l’espoir du vaccin.
Maintenant, alors que les reconfinements se multiplient, et que la fameuse seconde vague se transforme en réalité (au grand bonheur des médias qui peuvent à nouveau verser dans le catastrophisme et le misérabilisme), on peut lire de nombreux commentaires de marché faisant état d’un…retour de l’optimisme des intervenants, car la pandémie semble perdre en intensité. Le rythme de progression étant plus faible.
Les contradictions et autres paradoxes étant de toute façon la nouvelle norme, et l’effet produit restant toujours le même (une hausse des valorisations) la situation sanitaire ne préoccupe absolument pas les intervenants.
C’est donc en toute ‘logique’ que depuis quelques jours, l’optimisme du marché se traduit par une énième rotation sectorielle. Les cycliques reviennent en force au détriment des technologiques.
Mais aujourd’hui, la certitude des jours précédents est oubliée : Retour en fanfare donc de la technologie. La baisse de quelques pourcents du Nasdaq était forcément une aubaine…
Donc l’optimisme est de retour nous dit-on (ce qui sous-entend donc que ce n’était pas le cas auparavant, mais pourtant l’évolution des indices depuis fin mars n’a pas démontré autre chose) et une fois encore il est alimenté par la même nouvelle. Le fameux vaccin.
Parmi les 168 vaccins en cours d’élaboration, le vaccin russe, est donc le nouveau sujet d’optimisme.
La Russie va produire son vaccin en septembre, nous indique le président russe. La communauté scientifique semble très dubitative, soulignant qu’aucunes données concernant les phases I ou II ne sont disponibles (certains doutent même qu’elles aient étés complétées).
Le marché fidèle à lui-même valide la bonne nouvelle et prend donc pour acquis que la croissance normalisée c’est pour demain, que ce soit ce vaccin ou un autre le résultat sera le même.
Au rythme ou vont les choses ont va surement se demander si la Covid-19 a bien existé et s’il y a bien eu un impact économique.
Cette hystérie de positivisme contraste cependant toujours avec la situation économique actuelle mais également avec les projections économiques.
Sur le front de l’emploi les taux de chômages sont encore entre 2 et 3 fois plus élevé qu’avant la pandémie, et les comportements personnels et des entreprises se traduisent toujours par des dépenses en repli et des investissements en fort ralentissement. Si les aides gouvernementales sont un soutien au PIB, les contributeurs principaux sont donc toujours très loin du niveau qui prévalait avant la Covid.
Après avoir franchi les 2000 USD, l’or a une fois encore, alimenté de nombreux articles et autres études. Comme d’habitude des nouveaux cours cibles ont été annoncé à la cantonade : 3000, 5000, 7000… Les argumentations en faveur de l’or ne manquaient pourtant pas depuis des années, mais ses promoteurs restaient discrets. Maintenant ils sortent du bois.
L’argumentation principale repose sur l’incertitude économique lié à la pandémie, l’incertitude politique (élection américaine et relation avec la chine), l’inflation et le niveau du dollar.
Enfin l’argument de l’offre et de la demande s’il a évidemment une pertinence fondamentale, cela fait très longtemps que les opérateurs ne s’en soucient guère. (ça aussi c’est dans l’air du temps)
L’argumentation politique et économique à tous son sens, ce qui en a moins c’est que cette argumentation positive pour l’or devrait peser négativement sur le marché action. Il n’en n’est rien bien sûr !
Par contre il aura suffi qu’un énième ‘nouveau’ vent d’optimisme souffle sur le marché action (le vaccin russe donc, mais aussi le nouveau plan de relance américain) pour qu’une pression baissière importante se manifeste sur l’or (désormais à 1934 USD en repli de 7% sur les plus haut du 6 aout).
Cette capacité qu’à le marché de balayer des certitudes au gré du vent, est certes habituelle, mais elle n’en reste pas moins surprenante dans un contexte ou le niveau objectif d’incertitude semble élevé.
- Olivier Armangau
Les thèmes de la semaine
Marchés européens
Les marchés européens ont surfé sur la vague d’espoir d’un vaccin en Russie ou d’ici la fin de l’année. La forte baisse du PIB du Royaume-Uni et les tensions sino-américaines n’ont pas ébranlé cette hausse du début de semaine. L’Eurostoxx 50 gagne 2.9% sur la période.

Nouvelles sur les hostilités sino-américaines
Jeudi dernier, le président Donald Trump a signé un décret, qui entrera en vigueur dans 45 jours, interdisant aux entreprises américaines de cesser de faire des affaires avec les applications TikTok et WeChat détenues par les Chinois. De plus, il a menacé d'interdire complètement ces applications d'ici fin septembre, au motif que les applications chinoises constituent une menace pour la sécurité nationale. Ce serait la première fois que les États-Unis tentent de fermer des applications Internet mobiles largement utilisées.
Il est peut-être sans précédent pour les États-Unis d'interdire des applications au niveau national, mais d'autres gouvernements le font fréquemment. Google et Apple ont retiré de nombreuses applications en réponse aux demandes de gouvernements étrangers. Entre juillet 2018 et juin 2019, Apple a retiré 851 applications de ses plateformes dans certaines régions, à la suite de demandes légales de pays tels que la Chine, la Russie, la Norvège et l'Arabie saoudite. En juin, l'Inde a notamment interdit TikTok et WeChat, parmi d’autres applications chinoises, et celles-ci ont été retirées de l'App Store et du Google Play Store du pays en quelques heures.
D’autre part, la Chine a déclaré lundi qu'elle sanctionnerait 11 Américains en représailles à la décision américaine de vendredi qui a vu un nombre similaire de fonctionnaires chinois, dont le chef de l'exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, sanctionnés pour leur rôle dans la restriction des libertés dans la ville. Toutefois, aucun membre de l'administration Trump ne figure sur la liste annoncée par la Chine.
Enfin, la police chinoise a fait une descente dans les bureaux du plus grand journal pro-démocratique de Hong Kong ce lundi, arrêtant Jimmy Lai, une personnalité importante des médias chinois. Cette action de la police marque la première mesure contre les médias en vertu de la loi sur la sécurité nationale, alimentant ainsi les craintes que les autorités ne répriment la liberté de la presse dans le territoire semi-autonome.
Il a été libéré sous caution ce matin.
Le « premier vaccin » contre la Covid vient de Russie
Ce mardi, Vladimir Poutine a annoncé que la Russie était devenue le premier pays à accorder l'approbation réglementaire à un vaccin contre la Covid-19. Le président Russe a notamment précisé que le vaccin avait passé tous les contrôles requis et que sa fille l'avait déjà reçu.
La décision de Moscou d'accorder l'approbation après moins de deux mois de tests sur les humains et avant la fin des essais finaux a suscité des inquiétudes chez certains experts. Ils se sont empressés de faire part de leurs inquiétudes quant à la rapidité des travaux de la Russie, et une liste croissante de pays ont exprimé leur scepticisme. Ce scepticisme soulève notamment la dangerosité de commencer à vacciner des millions de personnes trop tôt car il pourrait y avoir un certain nombre d’effets secondaires et cela pourrait possiblement tuer l'acceptation de la vaccination si elle se passe mal.
Par ailleurs, il ne fait pas partie de la liste des six vaccins de l'organisation mondiale de la santé (OMS) qui ont atteint la phase trois des essais cliniques, qui impliquent des tests plus étendus chez l'homme.
L'organisation a donc déclaré qu'elle était en pourparlers avec les autorités russes pour entreprendre une révision du vaccin, qui a été baptisé Sputnik V.
Le ministre russe de la santé, Mikhail Murashko, a toutefois riposté aux critiques qui prétendaient que le vaccin russe n'était pas sûr, affirmant que ces allégations étaient sans fondement et motivées par la concurrence, sans pour autant appuyer ses propos par la publication des essais cliniques.
Enfin, aujourd’hui, la Russie a déclaré que le premier lot de vaccins serait prêt pour certains médecins dans les deux semaines à venir et prévoit de pouvoir produire 5 millions de doses par mois d'ici décembre-janvier.
Prévisions économiques à la hausse
Les prévisions économiques allemandes ont fortement augmenté en août après avoir légèrement diminué en juillet, a déclaré mardi l'institut de recherche économique ZEW. L’indicateur ZEW des attentes économiques en Allemagne est passée de 59.3 en juillet à 71.5 en août, et le résultat est nettement supérieur aux prévisions des économistes qui se situaient à 54.5.
Cependant, l’indicateur ZEW de la situation économique actuelle en Allemagne s'est légèrement dégradée, passant de -80.9 en juillet à -81.3 en août, et ressort en dessous des estimations du consensus qui s’élevaient à -67.5.

Ainsi, on constate que les espoirs d'une reprise économique rapide ont continué à croître au mois de juillet, mais l'évaluation de la situation ne s'améliore que lentement.
- Aymeric Graindorge
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