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Avant le prochain mandat de Mario Draghi




Avant le prochain mandat de Mario Draghi


Dans un contexte de marché où les résultats d’entreprises ne semblent pas avoir de conséquences tangibles sur la cote , où la consternante démonstration politique sur le Brexit (aussi bien des anglais que des européens) vire à la pitrerie, et où la sempiternelle question des relations sino-américaines se résume à un échange de tweets, de communiqués de part et d’autre, et où les gros titres et les rumeurs font le marché, la réunion de la BCE de demain sera certainement l’événement le plus attendu (à défaut d’être passionnant). La publication des PMI allemands et français permettra peut-être aussi de sortir un peu de l’état léthargique du moment, surtout si, d’un point de vue technique, le marché s’affranchit des résistances sur lesquelles ils se situent (particulièrement le S&P500 et l’Eurostoxx50).


En attendant une très vraisemblable carrière politique en Italie, où il jouit d’une popularité exceptionnelle (les nombreuses photos de lui voyageant en classe économique n’y sont pas étrangères et le Corriere della Sera a peut-être même trouvé son futur slogan de campagne lorsqu’il décrit le personnage : « Rigueur allemande, créativité italienne et discrétion anglaise ») Mario Draghi tiendra sa dernière conférence de presse en tant que président de la BCE.


Pour certains observateurs et ‘BCE watchers’ cependant, c’est surtout le 1er discours que son successeur tiendra le 4 novembre qui aura de l’importance. Alors que le conseil des gouverneurs est divisé, que le ‘package’ de septembre laisse dubitatif, et que la politique monétaire doit être relayée par la politique fiscale, l’allocution de Madame Lagarde sera scrutée.


Donc, demain, le conseil des gouverneurs de la BCE et la conférence de presse qui suivra, devrait permettre d’approfondir les points suivants :

· Alors que le nouvel assouplissement quantitatif redémarrera le 1er novembre, la BCE n’a pas encore précisé les titres qui en feront partie.

· Concernant la limite d’achat de 33% d’une souche étatique, des précisions sont également attendues.

· Enfin, le ‘tiering’ (qui vise à exonérer une partie du taux négatif supporté par les banques) semble avoir des conséquences inattendues, comme un taux repo en hausse en Allemagne.


Les résultats des banques américaines, ont permis de se rassurer sur l’état de l’économie. Certes les dépenses d’investissement des entreprises se contractent, mais la consommation des ménages reste robuste. Le point intéressant, et qui doit pousser à la réflexion quant à la pertinence d’un nouvel assouplissement quantitatif (en tout cas pour soutenir la consommation), c’est la demande de crédit des particuliers aux États-Unis. Il apparait qu’elle est en baisse. Pour les tenants de la théorie monétaire moderne, c’est un élément prépondérant qui milite en faveur d’une relance budgétaire/fiscale.


Dans ce contexte d’essoufflement des politiques monétaires (particulièrement en Europe?), et alors que le consensus attend une relance allemande, la commission européenne a adressé une lettre d’avertissement à l’Italie et à la France concernant leur politique budgétaire, demandant des clarifications sur leur projet de budget 2020.


C’est d’autant plus paradoxal que la nouvelle présidente de la commission européenne avait parlé, lors de sa 1ere conférence de presse en septembre, de « flexibilité » en référence au pacte de stabilité.


Alors que la récession était une quasi-certitude pour le consensus, les stratèges ne parlent désormais plus que d’un ralentissement, voire d’un léger ralentissement. Certains d’entre eux commencent même déjà à anticiper une accélération de la croissance pour le 2nd trimestre 2020.


Dans cet énième revirement d’impressions économiques, et alors que la dichotomie de perception de marché est grande entre les différents intervenants, les éléments justificatifs qu’apportera Jerome Powell pour la baisse des taux attendus (très largement consensuelle) à la réunion d’octobre seront particulièrement intéressants.



Olivier Armangau


 


Les thèmes de la semaine



Marchés européens

Semaine mitigée sur les indices européens, l’Eurostoxx consolide (retrait de 0.08%) et la volatilité continue de s’effondrer (repli de 8.84%).


Brexit


Après une semaine intense de négociations et à seulement deux semaines du départ prévu de la Grande-Bretagne le 31 octobre, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait déclaré jeudi dernier qu’un accord avait été trouvé.


L'Union européenne a approuvé à l'unanimité cet accord, mais il doit encore être officiellement approuvé par les parlements européen et britannique, et ce dernier semble encore loin du but.


Alors qu’initialement le vote aurait dû être passé à la Chambre samedi 19 octobre, les députés ont trouvé un moyen de le reporter. Ils ont retiré le soi-disant «vote significatif» après l'adoption d'un amendement qui refusait de soutenir pleinement l'accord de Boris Johnson jusqu'à l'adoption par le Parlement projet de loi sur l'accord de retrait, appelé Withdrawal Agreement Bill (WAB), qui précise toutes les modalités d’application dans la loi britannique de l’accord du Brexit.


Ainsi, le Premier ministre qui rêve toujours de quitter le l’UE le 31 octobre a tenté ce mardi de présenter un calendrier parlementaire accéléré pour faire passer rapidement ce projet de loi. Toutefois, les députés l’ont rejeté, ce qui constitue un revers majeur pour le Premier ministre britannique. Une sortie à la fin du mois semble sérieusement improbable.


Cependant, tout n’a pas été perdu au parlement ce mardi 22 octobre puisque les députés ont donné leur accord de principe pour travailler à un WAB. Ce vote à 329 voix contre 299 marque la première approbation du Parlement britannique concernant un texte lié au Brexit en plus de 3 ans de débats interminables et laisse ainsi entrevoir la possibilité d’une majorité lors du vote final sur l’accord.


Boris Johnson attend désormais la réaction des européens. Et malgré sa volonté répétée de quitter le 31 octobre, des sources de Downing Street laissaient entendre qu’au vu de la situation il serait disposé à une extension de quelques jours à quelques semaines, le temps que son texte soit examiné, mais pas à un report de trois mois. La seule chose qui semble certaine pour le moment, c'est que le risque d’un Brexit sans accord le 31 octobre a disparu.



Optimisme d’accord commercial


Quelques déclarations ont alimenté une légère vague d’optimisme sur le front commercial au début de la période des résultats.


En effet d’une part, le vice-premier ministre chinois Liu He, s'exprimant samedi dans ses premiers commentaires depuis la réunion de la semaine dernière avec Trump, a déclaré que les deux pays ont fait des « progrès concrets » dans de nombreux domaines, mais a tout de même souligné que les négociations doivent s’effectuer sur une base égale.


D’autre part, les droits de douane américains sur la Chine qui doivent être appliqués en décembre pourraient être suspendus si les négociations commerciales entre les deux parties se déroulent bien, a déclaré le conseiller économique de la Maison-Blanche Larry Kudlow lundi.


Toutefois, petite ombre au tableau, un document publié ce lundi 21 octobre a montré que les juges d'appel de l’Organisation Mondiale du Commerce ont statué que les États-Unis ne respectaient pas pleinement une décision de l'OMC de l'ère Obama. Cela pourrait amener à des sanctions chinoises contre les États-Unis à hauteur de 2.4 milliards de dollars s'ils ne suppriment pas certains droits de douane qui enfreignent les règles de l’Organisation. Cette nouvelle arrive au moment où Washington et Pékin s'emploient avec précaution à trouver un accord afin d’atteindre la « première phase » de résolution de la guerre commerciale. Nonobstant, ce dossier étant déjà connue des deux parties, il doit être certainement intégrée à leurs postures de négociations actuelles.



Croissance chinoise


La guerre commerciale en cours avec les États-Unis continue de peser sur la deuxième plus grande économie mondiale. Ainsi, la croissance de l'économie chinoise a été de 6 % au troisième trimestre, son taux de croissance le plus faible depuis plus de 27 ans. Le taux de croissance de 2019 s'inscrit toutefois dans l'objectif annuel du gouvernement de 6 à 6.5 %.



Aymeric Graindorge




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Ce rapport est publié par La Financière Constance Inc. (LFC) le 23 octobre 2019 et s'adresse principalement aux investisseurs institutionnels. Il est fourni à titre de source générale d'information et ne doit pas être considéré comme un conseil en placement, une prévision ou une recherche, et ne constitue pas une recommandation, une offre ou une sollicitation d'achat ou de vente de titres dans un territoire quelconque ou d'adoption d'une stratégie de placement. L'information contenue dans ce rapport provient de sources jugées fiables ; cependant, l'exactitude et/ou l'exhaustivité de l'information n'est pas garantie par LFC, et LFC n'assume aucune responsabilité ou obligation de quelque nature que ce soit. Toutes les opinions exprimées sont sujettes à changement sans préavis. Les stratégies et véhicules d'investissement de LFC peuvent actuellement détenir des positions longues et/ou courtes sur les titres et dérivés mentionnés dans ce rapport. Le rendement passé n'est pas indicatif du rendement futur. Le présent rapport peut contenir des "informations prospectives" qui ne sont pas de nature purement historique. Les énoncés prospectifs ne garantissent pas le rendement futur et comportent des risques et des incertitudes inhérents aux facteurs économiques généraux. Rien ne garantit que les énoncés prospectifs se réaliseront. Nous vous mettons en garde de ne pas vous fier indûment à ces énoncés, car un certain nombre de facteurs importants pourraient faire en sorte que les événements ou les résultats réels diffèrent sensiblement de ceux qui sont exprimés ou sous-entendus dans tout énoncé prospectif formulé. Ce rapport ne peut être reproduit, distribué ou publié sans le consentement écrit de LFC.

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