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3.70%




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Les bonnes statistiques économiques américaines d’hier (particulièrement la statistique historique sur les ouvertures de postes) étaient avancées comme la justification de la hausse du marché. A noter que ces mêmes statistiques de qualité, étaient la justification de la baisse des jours précédents : la vigueur économique américaine se traduisant alors par un ‘subit’ mouvement de hausse sur les taux, qui visiblement surprenait le marché. (C’était pourtant le risque principal avancé par le consensus avant qu’il ne se matérialise). Autrement dit, la versatilité du marché et des explications, contradictoires, renvoient surtout une information sur le sentiment : une certaine nervosité prévaut sur le marché. Elle se reflète notamment dans la structure à terme de la volatilité. Par exemple en Europe, le future courant s’est traité au-dessus du future du 2ème mois quasiment chaque jour du 10 septembre au 9 octobre. A la faveur de la forte détente sur la séance d’hier, l’inversion s’est résorbée. La volatilité de la volatilité reste également sur des niveaux élevés et la volatilité implicite est ancrée, elle aussi, sur un niveau ‘relativement’ élevé. Il est intéressant également de noter, suite à la forte baisse des marchés des derniers jours, la résurrection du thème ‘value’ au détriment du thème ‘croissance’. Présentant des sensibilités aux taux plus importantes, les actions ‘croissance’ font donc les frais des rotations de style de la part des gérants, puisque désormais le risque de taux est le risque principal. Les minutes de la FED de ce soir ont confirmé le ton ‘faucon’ de la conférence de presse de la réunion du 25 et 26 septembre. Pour certains membres de la FED l’environnement économique préfigurerait une croissance plus forte qu’attendue. De même, relevant la force du marché du travail et une inflation proche de son objectif, les membres de la FED anticipent des futures hausses de taux. Ils ont aussi manifesté leurs inquiétudes quant à la politique commerciale de l’administration Trump (sans la nommer) relevant par exemple des reports d’investissements pour certaines activités. Le marché américain (S&P 500) clôture en légère baisse de 0.03% mais la séance fut très volatile. La variation cumulée fut quand même de 3.85%. La volatilité s’inscrit en léger repli. Cette nervosité du marché devrait persister un moment. On redécouvre les enjeux sur le Brexit (l’Europe ne veut pas céder sur une Europe à la carte que souhaite négocier Theresa May), on s’interroge sur le bras de fer idéologique entre l’Europe et l’Italie (et les répercutions pour l’ensemble des politiques budgétaires européennes), on s’intéresse de nouveau à la guerre commerciale (les statistiques de croissance chinoise seront publiées vendredi) mais surtout on se préoccupe de savoir à partir de quel taux de rendement du 10 ans américain les intervenants vendront leurs actions pour acheter des obligations. Justement, un sondage réalisé par Bank Of America Merrill Lynch la semaine du 5 au 11 octobre indique que pour les gérants d’actifs cette limite est de 3.70%. Nous n’en sommes pas encore là, mais la fébrilité des mouvements sur les taux est une mise en garde. Ce même sondage nous apprenait également que 85% des investisseurs pensent que la croissance américaine se trouve dans sa dernière phase. Si cette réponse semble plutôt intuitive à la vue de la durée du présent cycle (ce qui en soit d’ailleurs n’est pas d’une pertinence absolue) surtout vu le contexte de marché durant lequel le sondage a été réalisée, ce qui retient davantage l’attention c’est la proportion de gérants qui pensent que la croissance va ralentir l’année prochaine. Ils ne sont ‘que’ 30% (on peut donc en conclure que pour la majorité d’entre eux la dernière phase de cycle peut durer plus qu’un an) à le penser mais la banque relève néanmoins que c’est l’observation la plus pessimiste constatée depuis 2008. Il ne faut certainement rien y voir de plus que l’expression d’un sentiment qui se modifie.



Olivier Armangau


 


Les thèmes de la semaine


Marchés européens

Les marchés ont terminé la semaine passée en baisse dans la continuité du début de semaine. Ces baisses, principalement causées par l’augmentation des tensions concernant le budget italien, les tensions sino-américaines et la hausse des taux américains, se sont calmés en ce début de semaine. Le FTSE 100, indice de la bourse londonienne, a perdu 1.66% sur la période face aux stagnations du Brexit et l’approche du sommet européen tandis que le DAX, n’a reculé que de 0.18% malgré une confiance des investisseurs mesurée par le ZWE peu encourageante, et en dessous des attentes (ZEW octobre à -24.7 contre consensus à - 12.3).


Brexit

Les négociations du Brexit sont toujours dans l’impasse. Même si les observateurs estimaient, depuis début septembre déjà, qu’aucun accord ne serait trouvé d’ici le sommet européen qui commence aujourd’hui, ils espéraient néanmoins que les négociations aient relativement avancées. À moins d’un retournement de situation, rien n’est à attendre au cours du sommet européen. Le point culminant reste toujours la question de la frontière irlandaise et ses implications politiques au sein du gouvernement de Theresa May. L’aboutissement d’un accord, à terme, n’est toutefois pas improbable. Des dirigeants européens et britanniques ont réitéré leur volonté de conclure un accord plutôt qu’un « hard Brexit ». Un sommet exceptionnel en novembre est toujours envisageable et, rappelons-le, il reste « encore » 5 mois avant les prochaines élections européennes qui marqueront le départ officiel du Royaume-Uni de l’Union Européenne.


Guerre commerciale

Alors que les pourparlers entre la Chine et les États-Unis sont présentement en suspens, l’administration Trump a déclaré officiellement avoir l’intention de négocier trois différents accords commerciaux avec le Japon, l’Union Européenne et le Royaume-Uni. Cette nouvelle était néanmoins très largement attendue, mais elle démontre la détermination du président Trump dans sa politique d’ « America First » à l’approche des élections de mi-mandat (dont d’ailleurs plus personne ne parle depuis 10 jours)



Aymeric Graindorge




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Ce rapport est publié par La Financière Constance Inc. (LFC) le 17 octobre 2018 et s'adresse principalement aux investisseurs institutionnels. Il est fourni à titre de source générale d'information et ne doit pas être considéré comme un conseil en placement, une prévision ou une recherche, et ne constitue pas une recommandation, une offre ou une sollicitation d'achat ou de vente de titres dans un territoire quelconque ou d'adoption d'une stratégie de placement. L'information contenue dans ce rapport provient de sources jugées fiables ; cependant, l'exactitude et/ou l'exhaustivité de l'information n'est pas garantie par LFC, et LFC n'assume aucune responsabilité ou obligation de quelque nature que ce soit. Toutes les opinions exprimées sont sujettes à changement sans préavis. Les stratégies et véhicules d'investissement de LFC peuvent actuellement détenir des positions longues et/ou courtes sur les titres et dérivés mentionnés dans ce rapport. Le rendement passé n'est pas indicatif du rendement futur. Le présent rapport peut contenir des "informations prospectives" qui ne sont pas de nature purement historique. Les énoncés prospectifs ne garantissent pas le rendement futur et comportent des risques et des incertitudes inhérents aux facteurs économiques généraux. Rien ne garantit que les énoncés prospectifs se réaliseront. Nous vous mettons en garde de ne pas vous fier indûment à ces énoncés, car un certain nombre de facteurs importants pourraient faire en sorte que les événements ou les résultats réels diffèrent sensiblement de ceux qui sont exprimés ou sous-entendus dans tout énoncé prospectif formulé. Ce rapport ne peut être reproduit, distribué ou publié sans le consentement écrit de LFC.

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